Historique sommaire du site

1830-1831 : Création de l'état belge.

Révolution belge, des combats démarrent au parc de Bruxelles, repoussant l'occupant hollandais à Anvers. L'état belge est crée en 1831 avec l'arrivée sur le trône du roi Léopold I. Les premières frontières sont décidées malgré certaines contestations (Luxembourg, province du Limbourg, Anvers), le royaume de Belgique est né. Il faudra attendre 1839 pour que cet état corresponde aux frontières définies suite à la rétrocession tardive d'Anvers par les hollandais.

1870-1880 : Réflexion sur la défense du pays.

Une réflexion nationale sur la défense du territoire en cas de conflit est lancée. Très vite confiée au général Henri-Alexis Brialmont, celui-ci décidera de créer trois places fortes en des points stratégiques (noeuds routiers, ferrovaires, fluviaux, ...). Anvers au Nord, cette place forte sert également de point de replis de l'état major en cas de conflit, Liège à l'Ouest en cas d'invasion prussienne et Namur au Sud en cas d'invasion française (la guerre franco-prussienne de 1870 confortera cette réflexion).

1888-1892 : Construction des forts de la Meuse.

Premiers édifices en béton de Belgique, les forts de la Meuse (12 à Liège et 9 à Namur) seront tous construits en même temps. En seulement quatre ans, les terres seront extraites, le béton coulé, la terre reterrassée et les aménagements intérieurs réalisés... Pour les douze forts liégeois, près de 10.000 ouvriers seront embauchés, et +/- 1.000.000 de M³ de terres seront extraites et terrassées, et +/- 800.000M² de béton seront coulés.

1914 : Première guerre mondiale.

Situés en première ligne, les forts liégeois seront exposés aux premiers combats de la première guerre mondiale, il sera d'ailleurs demandé à Liège de tenir le plus longtemps possible afin de permettre à la France de lancer sa mobilisation et venir nous épauler à Namur. Le sacrifice de la position fortifiée de Liège vaudra à la ville d'être décorée de la "Légion d'honneur" française, et reste à ce jour la seule ville hors de France à s'être vu décerner cette décoration.

Concernant le fort de Pontisse, il sera surnommé "le fort du diable" tant sa prise sera difficile pour l'envahisseur prussien. Le fort tombera le 13 août après avoir subit les premiers tirs de toute l'histoire de "la Grosse Bertha". La position fortifiée de Liège tombera le 15 août.

1937 : Réarmement.

La position fortifié de Liège ayant été repensée en trois lignes de défense successives par le réarmement des six forts Brialmont de la rive droite et la création de quatre forts modernes (Eben-Emael, Aubin-Neufchâteau, Battice et Tancrémont), il est décidé tardivement de créer une quatrième ligne par le réarmement des forts de Pontisse et de Flémalle qui verrouillent la Meuse sur la rive gauche.

Un nouveau fort sera donc creuser sous celui de 1888. Pour Pontisse, ce "quadrilatère" comme on l'appele sera le plus profond de la position avec des galeries situées à 22 mètres sous terre. Côté armement, celui-ci sera restreint puisqu'une seule des grosses coupoles sera remise en service avec deux canons de 105mm.

1940 : Deuxième guerre mondiale.

La seconde guerre mondiale pointera de manière très rapide l'état "dépassé" de nos défenses. Statiques et mal réarmées, notre défense tombera en seulement quelques jours. On notera d'ailleurs qu'alors que nous sommes en plein essort de l'aviation, aucune défense anti-aérienne n'est prévue dans nos forts. L'évolution des armes les rendent aussi inutiles, puisque les bombes et obus peuvent maintenant percer les carapces bétonnées et atteindre les galeries profonds (obus Röchling  à Aubin).

1950-1980 : Stockage de poudres par la FN

Les forts étant définitivements abandonnés par l'armée en temps qu'organe de défense, le fort de Pontisse sera utilisé par la FN comme dépôt de poudre pour la fabique de cartouche. Le mirador qui se trouve au dessus de la poterne d'entrée du fort est d'ailleurs un vestige de cette période. Au total, ce sont 60 tonnes de poudre qui peuvent être stockés dans 6 dépôts séparés et aménagés dans 6 anciennes chambrées de 1914.

1990-2000 : Occupation par un ferrailleur et abandon du site.

Après l'arrêt de l'utilisation du site par la FN, l'armée revendra bon nombre de ses forts à des ferrailleurs. Pontisse n'échapera pas à cette logique. Le ferrailleur fera beaucoup de dégâts à l'intérieur du site (plus que la guerre) et se servira des fossés comme décharge sauvage. Dans les années 1990 il fera faillite, laissant le site dans un triste état. Bon nombre de personnes peut scrupuleuse viendront d'ailleurs compléter le tas d'immondices présents durant les années d'abandon du site.

2002 : Achat du site par notre asbl .

Notre asbl achète le site avec obligation de l'assainir. Ce travail titanesque prendra plusieurs années. Nous mettons en place nos trois objectifs, poursuivre la conservation et la diffusion de la mémoire, créer une réserve naturelle et subvenir aux besoins d'hibernation des chauve-souris.

  • 1 vote. Moyenne 4 sur 5.